La moustache se porte de multiples façons : à la manière du peintre Salvador Dali, de Zorro, de Charlie Chaplin, de Tom Selleck dans la série “Magnum” ou encore de Freddy Mercury. Pour ne citer que ces styles. En 2020, coronavirus oblige, elle se porte sous le masque, sauf le temps d’une photo. Mais le masque peut avoir des motifs de moustaches dessinés dessus !
Malgré le contexte sanitaire, l’opération “Movember”, née en Australie, se tient cette année. Il s’agit, un peu partout dans le monde, de sensibiliser à la santé des hommes. Car ils meurent, plus jeunes que les femmes. En France, en moyenne l’an passé, les messieurs avaient une espérance de vie plus faible de cinq5 ans par rapport à celles des femmes.
Des restaurateurs lancent une collecte en ligne pour le centre Bérard de Lyon
En Isère, parmi ceux qui décident de se laisser pousser la moustache pour sensibiliser le grand public, il y a le restaurateur étoilé Romain Hubert, basé à Saint-Alban-de-Roche. “J’avais une barbe assez longue depuis 6 ans, donc les enfants quand ils m’ont vu, ils ont été choqués”, explique-t-il avec le sourire.
Sa sœur étant chercheuse au centre de lutte contre le cancer Léon-Bérard à Lyon, c’est tout naturellement qu’avec d’autres collègues restaurateurs et pâtissiers ils ont décidé de participer à Movember et de créer une cagnotte en ligne pour ce centre. Avec le confinement, le chef étoilé explique avoir très peu de travail et donc du temps pour se consacrer à cette sensibilisation. Il ne voulait pas non plus qu’on ne parle que de coronavirus et qu’on oublie d’autres maladies. “Movember sensibilise aussi sur la santé mentale, la prévention au suicide”, précise-t-il.
Des rugbymen moustachus mobilisés pour le GHND
Du côté des sportifs, on suit aussi le mouvement. C’est le cas de certains joueurs du CSBJ Rugby, mais aussi de 19 joueurs du Rugby club universitaire du lyonnais, entraîné comme le CSBJ, par Jean-Henri Tubert. Chaque semaine, ces 19 joueurs posteront un mur de photos sur les réseaux sociaux pour suivre l’évolution de “la pousse” de leur moustache respective. Ils ont souhaité s’associer au GHND, le groupement hospitalier Nord-Dauphiné, dont dépend l’hôpital berjallien. “Pour mettre en évidence tout le travail de notre personnel soignant, très impliqué actuellement avec le Covid-19”, souligne Jean-Henri Tubert.
Mais, bien sûr aussi pour évoquer certaines maladies propres aux hommes comme le cancer du testicule ou de la prostate. “Les hommes sont un peu plus à même de garder ça pour eux, ça touche un peu, entre guillemets, à leur virilité. Les femmes sont plus à même d’affronter la maladie. Elles sont, je pense, un peu plus armées. Donc, nous le fait d’en parler, de communiquer sur ça de façon plutôt rigolote et ironique, c’est bien, ça fait mieux passer les messages”, poursuit Jean-Henri Tubert.
De son côté, le docteur Vincent Meyer, chef du service urologie à l’hôpital Pierre-Oudot de Bourgoin-Jallieu, insiste sur l’importance pour les hommes de discuter avec leur médecin traitant. Que ce soit le cancer du testicule comme celui de la prostate, il n’existe pas de dépistage organisé, comme c’est le cas à partir de 50 ans pour le côlon chez les hommes et les femmes ou celui du sein chez les femmes.